Avec en fond d’écran la montée en puissance régulière des pays émergents anciennement colonisés, la désindustrialisation, le chômage endémique, les mouvements browniens des capitaux, et des migrations, le surplace depuis dix ans de l’Union européenne face à la montée des empires, le retour des empiètements religieux sur les pouvoirs temporels…
« Notre machinerie de partis exhalait un parfum moisi de petit café ou d’obscurs bureaux d’affaires » (Marc Bloch)
Dans son livre L’Etrange Défaite de 1940, Marc Bloch a la dent dure envers un personnel politique qui avait remis la tâche de la modernisation de l’Etat aux « techniciens ». Et plus loin, cette pique qui fait terriblement mouche ces jours-ci : « Notre machinerie de partis exhalait un parfum moisi de petit café ou d’obscurs bureaux d’affaires. Elle n’avait même pas pour elle l’excuse de la puissance, puisqu’elle s’est effondrée aux premiers souffles de l’arbitraire, comme un château de cartes. Prisonniers de dogmes qu’ils savaient périmés, de programmes qu’ils avaient renoncé à réaliser, les grands partis unissaient, fallacieusement, des hommes qui, sur les grands problèmes du moment s’étaient formés les opinions les plus opposées. »
Dans le casting de ce film catastrophe tourné en 1940, on pourrait sans grande difficulté enrôler les acteurs d’aujourd’hui.
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