Quand Trump et les siens soutiennent Le Pen et Bardella

C’est un document officiel qui émane de la Maison Blanche intitulé « Stratégie de sécurité nationale ». En moins de trois pages, l’Europe et ses démocraties sont massacrées à la mitrailleuse… idéologique. Paroles et musiques d’extrême-droite. L’allié américain, le frère de la Guerre mondiale est devenu un adversaire irréductible. Il aura fallu pour cette cassure, que Donald Trump revienne au pouvoir.

Deux extraits illustrent ce retournement. Ils pourraient d’ailleurs se passer de commentaire :

- « Le déclin économique [de l’Europe] est éclipsé par la perspective réelle et abrupte d’un effacement civilisationnel ».

- « Il est plus que plausible qu’en quelques décennies au maximum, certains membres de l’Otan seront à majorité non-européenne ».

Tout est dit en deux phrases, la reprise par la camarilla trumpiste, et ce sans la moindre distance, de la théorie (raciste et sans aucun fondement sérieux) du « grand remplacement ». On s’était interrogé sur les propos — strictement identiques et d’une égale violence-tenus à Munich en février 2025 par le vice-président américain J.-D. Vance. Avait-il morigéné les dirigeants européens de sa seule initiative ? Ou avait-il exprimé sans détour ni manière la phobie de Trump à l’égard des démocraties européennes ? Désormais, on le sait : Trump-Vance, même combat, même détestation, même volonté acharnée non pas d’abandonner l’Europe, mais de la transformer, de la domestiquer, de la plier au modèle populisto-trumpiste.