Ukraine, échanges commerciaux… : de nombreux dossiers au programme pour la visite d’Emmanuel Macron en Chine
Autre enjeu clé de la visite, le déficit commercial abyssal entre la France et la Chine, qui a doublé en dix ans pour atteindre 47 milliards d’euros en 2024. La Chine compense des « surcapacités » de production par une hausse de ses exportations, ce qui emporte un certain nombre de « risques géopolitiques », de la « fermeture de marchés » à la « récession », a averti mardi un conseiller du président Macron.
Dans ce contexte, Paris souhaite que les entreprises chinoises investissent plus en France et partagent les innovations qu’elles maîtrisent dans les « mobilités durables, les batteries ou le photovoltaïque ». Le géant français du combustible nucléaire Orano s’est ainsi associé au chinois XTC New Energy pour la production de matériaux critiques à Dunkerque, dans le nord de la France. De la même manière, une filiale du chinois Envision fabrique des batteries de voitures électriques pour le groupe Renault à Douai (nord).
La Chine est aussi accusée de « concurrence déloyale » vis-à-vis de l’Europe en subventionnant massivement son industrie. La France se retrouve ainsi dans le viseur de Pékin, avec une série d’enquêtes visant ses exportations (cognac, produits laitiers, viande porcine etc..) et des surtaxes potentielles à la clé, pour avoir soutenu une hausse des droits de douane européens sur les voitures électriques en provenance de Chine. « Ces questions-là feront l’objet de discussions au plus haut niveau » durant la visite, promet la présidence française, jugeant ces enquêtes « inacceptables ».
Le sujet des terres rares sera aussi « certainement abordé » par les deux présidents, ajoute la présidence, alors que la Chine, qui domine la production mondiale en la matière, encadre sévèrement ses exportations. Les terres rares sont des métaux et minerais essentiels pour des pans entiers de l’économie, en particulier l’industrie automobile, les énergies renouvelables ou la défense.
A l’inverse, le géant de l’e-commerce chinois Shein est dans le collimateur de la France - et de l’UE - après la vente de produits illégaux dont des poupées pédopornographiques. Paris réclame la suspension pour trois mois minimum du site en France.
Signe toutefois que la relation économique reste fluide, plusieurs accords seront signés durant la visite, relève l’Elysée, qui rappelle, sans plus de précisions, la « profondeur des échanges en matière aéronautique, énergétique ou agroalimentaire ».
Emmanuel Macron abordera aussi la question des droits humains en Chine, assure la présidence. « Toutes les questions seront traitées dans le cadre du dialogue entre les deux présidents », promet-on à Paris. L’organisation International Campaign for Tibet (ICT) l’exhorte à « demander la libération immédiate et inconditionnelle » de Zhang Yadi, une défenseure des droits des Tibétains arrêtée en Chine en juillet et qui risque jusqu’à 15 ans de prison pour « incitation au séparatisme ».
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